En grande amatrice de jeux de mots, je connaissais les anagrammes (chien/chine/niche), les anacycliques (ados/soda, Vivre pour manger/Manger pour vivre) et autres joyeuses contrepèteries (Mieux vaut tard que jamais / Vieux motard que jamais…). Mais j’ai découvert un art qui non seulement fait appel à ma fibre linguistique, mais qui interpelle aussi mon côté créatif et mon esprit scientifique : les ambigrammes ! Ces mots écrits de telle manière qu’en les regardant sous une certaine symétrie ou avec une certaine rotation donnent le même mot, ou un autre mot.
Les ambigrammes sont des créations typographiques qui font appel aux principes de symétrie et d’illusion d’optique. Si nous sommes capables de les comprendre, c’est grâce à la capacité de notre cerveau à reconnaître des caractères réalisés de manière imparfaite.
Les ambigrammes pivotants sont lisibles à l’envers si on les fait tourner de 380° (ils sont donc symétriques par rapport à leur centre). Il peut s’agir d’ambigrammes où des mots demeurent les mêmes, comme c’est le cas sur l’album de Paul Mc Cartney Chaos and Creation in the Backyard, ou encore ceux où le mot change littéralement de sens (faux devient vrai).
Non seulement l’illusion peut-elle opérer sur des lettres, mais elle peut aussi être appliquée à des chiffres, comme des dates (21 février 2012) et des opérations mathématiques.
Si vous connaissez le logo du groupe de musique ABBA, alors vous savez ce qu’est un ambigramme miroir. En effet, il utilise une symétrie par réflexion (ou symétrie axiale); si on plaçait un miroir entre les deux B, on lirait le même mot.
Il existe aussi des ambigrammes morphologiques. Ces derniers n’utilisent pas les principes de symétrie, mais jouent plutôt sur la morphologie des lettres pour être doublement lisibles (Light is a particle/Light is a wave).
Bref, l’éventail de possibilités est infini et tout à fait fascinant. Si vous voulez découvrir d’autres ambigrammes, je vous invite à visiter le site de l’artiste Basile Morin.
Voir aussi : Faire bonne figure et avec style, Roman à contrainte : un défi pour la langue, Une police à la rescousse des dyslexiques
«Vieux motard que jamais» n’est pas une authentique contrepèterie de «mieux vaux tard que jamais». Pour qu’il y ait contrepèterie, il faut respecter la composition de l’expression d’origine, soit quant à ses lettres soit quant à ses syllabes. Or il n’y a pas de «o» dans «mieux vaux tard…» et la syllabe «vaux» pourrait à la limite se transformer en «vos» ou «veau» mais pas être entièrement escamotée.
Merci pour cette précision. Plusieurs contrepèteries « non authentiques » jouent avec les phonèmes, mais il est vrai que de se limiter à jouer avec les lettres et les syllabes est un défi encore plus grand.
Sheilagh Robinson a aussi un site qui s’appelle mirror whriting.pour peu que je ne me trompe. Amazingne!
J’adore ça!!!
Ça me fait penser au « Grand palindrome », de Georges Perec!
http://home.citycable.ch/cruci.com/lexique/palindrome.htm
Épatant !
Eh bien ! Moi qui suis une fan finie de Paul McCartney, je n’avais jamais remarqué l’ambigramme pivotant sur son album (excellent, d’ailleurs ;-0)
J’ai justement eu une pensée pour toi en évoquant cet exemple.
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